Ousseni Fayçal Nanema n’oubliera pas de sitôt l’avocate Zaliatou Aouba. Commise d’office pour assurer la défense de ce jeune burkinabè renvoyé devant la Chambre de première instance du Tribunal militaire de Ouagadougou dans l’affaire Putsch de septembre 2015 après le déport de ses avocats choisis, Me Aouba avait réussi, le 27 septembre 2018, à arracher la remise en liberté de son client qui avait été reconduit en prison après s’être absenté à une audience.
Satisfait de ce résultat, l’accusé s’était jeté dans les bras de son avocate. Dans cette même affaire, l’avocate avait défendu l’adjudant Michel Birba. Me Aouba avait plaidé du côté de la défense dans le dossier de l’Affaire Thomas Sankara. Elle avait été commise pour la défense du caporal à la retraite Idrissa Sawadogo.
Durant les 27 ans dernières années, Me Aouba a prêté sa voix à plusieurs personnes devant les juridictions de Ouagadougou et de l’intérieur du pays. Femme de conviction, maître Zaliatou Aouba est décrite comme une avocate discrète mais efficace, tatillonne et téméraire. Des présidents de juridictions correctionnelles et de représentants du parquet se souviendront sans doute de sa voix.
La défunte été de plusieurs combats pour la cause de la défense. Avocate marquée en droit pénal, elle pratiquait d’autres disciplines du droit.
Avant qu’elle ne range définitivement sa robe, Me Aouba était, avec certains de ses confrères, constituée dans le dossier des officiers arrêtés le 27 septembre 2023 et mis en examen pour complot. Elle assistait le commandant des Forces spéciales, le commandant Abdoul Aziz Baminitayi Aouba.
Me Aouba a intégré le barreau, avec l’actuel bâtonnier Siaka Niamba, le 19 juillet 1996.
Mohamed Ouédraogo