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Partenariat entre l’INSS et l’Université d’Uppsala : Un atelier de fin de projets pour célébrer 25 ans de collaboration

L’Institut des sciences des sociétés (INSS) du Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) a organisé, le 23 juin 2022 à Ouagadougou, un atelier de fin de projets de recherches sur les transformations sociopolitiques, la sécurité et le leadership féminin. Cet atelier a également servi de tribune pour célébrer les 25 ans de la Convention entre l’INSS et l’Université d’Uppsala de la Suède.

« Le Burkina Faso vu par le bas », est l’intitulé de la série de recherches sur les transformations sociopolitiques, la sécurité et le leadership féminin. Ces recherches ont été menées entre 2015 et 2021 parl’Institut des sciences des sociétés (INSS) en collaboration avec l’université d’Uppsala de la Suède. A entendre les chercheurs, ces études ont été bien fructueuses. Elles ont permis d’avoir des données scientifiques de base permettant de mieux comprendre les perspectives des citoyens, loin des sphères de prise de décisions. Par ailleurs, la fin de ces projets a été sanctionnée par la production d’ouvrages scientifiques.

« Sécurité par le bas : perceptions et perspectives citoyennes des défis de la sécurité au Burkina Faso » tel est l’intitulé d’un des ouvrages. Il traite les manières dont les citoyens perçoivent et vivent les défis de sécurité et analyse également les enjeux locaux face aux insécurités multiples. Les cas d’attaques armées, de terrorisme, de crime organisé, de délinquance, des exactions et bavures des forces de sécurité y sont traités.

L’ouvrage explique par ailleurs le phénomène des groupes d’auto-défense qu’a connu le Burkina Faso. La faillite de l’Etat dans ses missions de protection de la sécurité humaine, les perceptions citoyennes des forces de défense et de sécurité et les questions d’impunité sont les facteurs qui expliqueraient ce phénomène.

Dr Ludovic Kibora estime que les résultats de ses recherches peuvent servir à la Transition actuelle

Cette étude avait entre autres émis comme recommandations, l’impérieuse nécessité de mettre en place une police de proximité. Celle-ci devrait appuyer les forces de défense et de sécurité.

L’autre ouvrage produit par les chercheurs des deux institutions s’intitule « Transformations sociopolitiques de 20214 à 2016 : Perspectives anthropologiques des pratiques politiques et de la culture démocratique dans un Burkina nouveau ». Dans ce document, ce sont les points de vue et les perspectives des citoyens lambda sur les pratiques politiques qui sont décrits.

Un ouvrage sur le leadership féminin a également été produit dans le cadre des recherches. Intitulé « Femmes de devant ! Combat du leadership féminin au Burkina Faso », ce document aborde des thématiques telles les caractéristiques de femme leader, les espaces de leadership féminin, le leadership féminin et transformations sociales.

Il pose également la question de savoir comment renforcer le leadership féminin et la participation publique des femmes et, par extension, leur autonomisation sociopolitique dans un pays en pleine transformation sociale et politique de plus en plus exposé à des insécurités multiples.

Cet ouvrage souligne enfin que les moteurs de changement pour un leadership féminin au Burkina Faso passent par des actions punitives pour les langages injurieux, les propos sexistes et les harcèlements.

Intérêt de ces recherches                                                             

Selon le directeur de l’INSS, Dr Ludovic Kibora, il s’est concrètement agi à travers l’ensemble de ces études, de questionner les problématiques sociétales du point de vue du citoyen lambda. Chose nécessaire selon lui pour la stabilité des Etats. « Lorsqu’on arrive pas à percevoir ce que pensent les populations, à savoir ce que sont leurs appréhensions et attentes et qu’on ne fait que claquer les décisions qui viennent de par le haut, c’est sûr qu’il y aura toujours des couacs et c’est ce qui fait que les choses ne marchent pas. » fait observer Dr Kibora.

Et d’indiquer que les résultats de ces études sont importants pour les transitions politiques comme celle que connait le Burkina Faso actuellement. Le directeur de l’INSS estime donc que les ouvrages produits à l’issue des recherches étant vulgarisés et accessibles à tous, cela devrait permettre aux décideurs publics qui les exploiteraient de pouvoir agir conséquemment. Seten Hagbert de l’université d’Uppsala n’en dit pas autrement.

Pour le chercheur suédois, ces études visent à comprendre comment ce qui se passe dans la société burkinabè est commenté par le bas. Il s’est agi donc de mettre en exergue les points de vue des citoyens lambdas depuis les zones reculées.

« On peut bien faire toutes les bonnes politiques publiques, prendre toutes les grandes décisions mais ce qui se passe dans les villages, les commues et les provinces, c’est ça qui doit le plus compter. C’est pourquoi il faut toujours rester à l’écoute de ces gens, pas parce qu’ils ont toujours raison, mais pour comprendre leurs perspectives » a-t-il exhorté.

25 ans de collaboration entre l’INSS et l’université Uppsala

La collaboration entre l’Institut des sciences des sociétés (INSS) et l’université d’Uppsala de la Suède date d’août 1996. 25 ans, de partenariat qui méritent d’être célébrés.  Cet atelier de fin de projets s’inscrit d’ailleurs dans ce sens, à en croire le délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique, Maxime Drabo. Selon ce dernier, « le CNRST a toujours encouragé et soutenu les recherches collaboratives dans l’esprit de favoriser le développement de la recherche au service de notre pays ».

Maxime Drabo a salué la présence à l’atelier des participants aux profils divers. Ils sont entre autres constitués de partenaires techniques et financiers, de chercheurs, de praticiens et d’administrateurs.

Les projets de recherches ont été financés par la république de Suède. Pour la cheffe de coopération de l’ambassade de Suède au Burkina Susanne Allden, les objectifs de son pays, en soutenant ces recherches sont clairs. Il s’agissait de contribuer à la démocratie, à l’égalité de genre, à la paix, à la sécurité, avec la pleine participation des populations au niveau communautaire.

Susanne Allden ne doute pas que cela soit aujourd’hui une réalité et ce, grâce aux recommandations auxquelles les études ont pu aboutir. Selon elle, les chercheurs ont, dans un langage accessible à toutes les couches, permis de comprendre les leviers qu’il faut actionner pour une véritable culture démocratique, pour un renforcement du leadership féminin et une amélioration de la sécurité.

Des fruits de ce partenariat entre l’Institut des sciences des sociétés et l’université d’Uppsala, l’on note la mise en place en 2018 du laboratoire d’anthropologie comparative engagée et transnationale. De quoi convaincre la cheffe de la coopération, que la collaboration scientifique Nord/Sud est un gage pour des recherches et actions pertinentes. 

Ibrahim BILLA (Stagiaire)

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