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Journée internationale de la femme 2022 : Un 08 mars sans festivité officielle

Les femmes du Burkina et celles du monde ont commémoré le 08 mars dernier, la journée internationale des droits de la femme. La commémoration de la journée est particulière au Burkina où aucune activité officielle n’a été menée. Le pays vit depuis le 24 janvier 2022 sous un Coup d’Etat après le renversement de Roch Marc Christian Kaboré par des militaires.

Pas de commémoration officielle du 08 mars 2022. Le Burkina a célébré dans un contexte particulier la journée internationale des droits de la femme. Le pays est l’un des rares au monde où le 08 mars est une journée férié et chômé. La fête a été instituée sous la révolution. Pas de défilé, pas d’exposition officielle, pas de rencontre d’échanges entre le Chef de l’Etat et les femmes du Burkina…en raison du contexte sociopolitique du moment marqué par l’insécurité et le fonctionnement au ralenti de l’administration, la célébration officielle du 8 mars est toute particulière.

Au tout nouveau ministère du Genre et de la famille avec le gouvernement formé le 05 mars dernier, un panel sur le thème « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes » a été organisé. Un repas communautaire avec les personnes déplacées internes a été tenu. La traditionnelle rencontre d’échanges entre les femmes et le Chef de l’Etat a été annulée.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le président de la transition le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a appelé « l’ensemble des Burkinabè à une célébration sous le sceau de la sobriété pour non seulement manifester notre solidarité à l’endroit de toutes ces femmes victimes du terrorisme, mais également pour réaffirmer notre communauté de destin avec tous nos compatriotes qui vivent des situations difficiles ».

Paul-Henri Sandaogo Damiba a par ailleurs rendu « un vibrant hommage aux vaillantes femmes du Burkina Faso, engagées en première ligne sur les chantiers de développement du pays ». Pour le Chef de l’Etat, qui dit avoir une pensée particulière pour les milliers de femmes déplacées internes du fait des actions des groupes armés terroristes, l’œuvre de refondation du Burkina Faso engagée « ne saurait prospérer sans la participation et l’implication des femmes qui représentent plus de la moitié de la population ».

Ce discours du président de la transition rejoint quelque peu celui tenu il y a 35 ans par le président du CNR (Conseil national de la révolution) Thomas Sankara devant des milliers de femmes burkinabè le 8 mars 1987. Le chef de la révolution indiquait que « La révolution et la libération des femmes vont de pair. Et ce n’est pas un acte de charité ou un élan d’humanisme que de parler de l’émancipation des femmes. C’est une nécessité fondamentale pour le triomphe et la révolution. Les femmes portent sur elles l’autre moitié du ciel ». Cette reconnaissance de l’importance de la femme dans le processus de développement au Burkina Faso date bien avant la période de la révolution.

En 1961, la première femme sénatrice, première femme ministre et première femme député, Macoucou Célestine Ouézzin Coulibaly née Traoré faisait la même observation au sujet du rôle de la femme dans la construction de l’Etat voltaïque. Elle écrivait qu’un pays ne peut évoluer sans la participation de la femme et ceci s’explique dans les différents domaines de notre ère en plein développement. En effet, durant ce laps de temps, les peuples africains ont subi des transformations radicales sur le plan politique et social. Et dans les différentes régions de notre Etat, les femmes ont apporté leur contribution à ces transformations radicales et à l’édification d’une nouvelle Société Africaine. Elle avait tout de même regretté que dans nos sociétés africaines, l’éveil de la femme n’est totalement équilibré alors que les progrès de la société l’exigent.

Selon Macoucou Célestine Ouézzin Coulibaly, « la femme, compagne de l’homme est contrainte à manifester son effort à l’aboutissement d’une atmosphère meilleure, propice au plein développement de l’évolution nationale ». A cette époque déjà,pour cette première femme ministre et député Voltaïque,le temps n’est plus où un régime invoquant des coutumes tout à fait injustes, maintenait la femme dans une situation inférieure.

Institué en 1977 par les Nations-Unies, le 8 mars est la journée internationale de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes. L’édition 2022 marque donc la 45è célébration de cette journée. Le thème retenu par l’Organisation des Nations Unies pour cette édition s’intitule « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ».

Ibrahim BILLA (Stagiaire)

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