Pour rendre visite aux détenus nous savions tous qu’il faut aller chercher une autorisation au parquet qui donne droit aux communications pendant les jours dédiés au parloir. A ce niveau, certaines pratiques de Gardes de sécurité pénitentiaire à la porte d’entrée de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou font qu’il n’est plus nécessaire…
Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou : « Le service pénitencier est truffé de corruption, de pratiques malsaines, d’extorsions des biens et de pression sur des détenus »
Une dénonciation inédite. Sous nos cieux, il est rare qu’un ancien pensionnaire du système carcéral fasse un écrit pour dénoncer des pratiques honteuses voire criminelles. Cet ancien détenu a fait le cas. Il a produit une lettre de dénonciation de pratiques et attitudes au sein de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), la plus grande prison du Burkina. L’Evénement a obtenu une copie de cette lettre. L’intéressé qui y a séjourné livre un constat ahurissant et consternant des pratiques au sein de cette Maison d’arrêt. L’auteur de cet écrit dit avoir fait « une découverte au regard des faits et gestes étonnants, en tout cas pour peu que je sais des règles administratives dans un État de droit ». Il précise que son but est d’« exposer les faits de dysfonctionnements et pratiques gravissimes que j’ai pu constater sur toute la chaîne administrative dans l’espace pénitentiaire de la MACO ». Quels sont ces dysfonctionnements et pratiques gravissimes ? L’auteur de la lettre pose son regard sur les visites aux détenus, les affectations pratiques au Quartier d’amendement (QA), des pratiques de certains avocats, du service des soins extérieurs, des attitudes particulières des Gardes de sécurité pénitentiaire, du personnel et de l’analyse de la situation. L’Evénement vous livre le contenu de cette dénonciation après avoir expurgé des commentaires et les identités de certains acteurs qui étaient nommément cités. En lieu et place, nous y avons mis des lettres. Quelque chose sera-t-il fait pour donner un coup de pied à la fourmilière ? Ceux qui souffrent et qui ont souffert de ces pratiques tout comme l’auteur de la lettre de dénonciation l’espèrent.