Que c’est dur d’être patron et démocrate
L’ essence de la démocratie, c’est la tolérance. Tolérance des hommes, qu’elle que soit leur mode de vie, aussi quelle que soit leur manière de pensée, quelle que soit par ailleurs le contenu de leur pensée. On ne peut pas accepter la démocratie et refuser son expression. A Burkina Mining Company, on voit les choses autrement. Apparemment pour se réunir, les organisations des travailleurs ont l’obligation d’adresser une demande d’autorisation à la direction de la mine (ce que l’on peut comprendre). Ce que l’on comprend moins, c’est le droit que s’érige la direction d’apprécier l’ordre du jour des réunions comme le montre une note de l’administration en date du 17 février : « nous vous invitons indique t-on dans la note, au respect strict de l’ordre du jour mentionné sur votre demande… »
Voilà qui en dit long déjà sur l’état d’esprit. Il se trouve que l’affiche que les travailleurs ont apposée sur le tableau est accompagnée de deux caricatures qui expriment les préoccupations qui seront justement débattues. Suffisant pour enflammer la direction de la mine qui produit aussitôt une demande d’explication, au regard du « caractère polémique » de ces caricatures. Le souci de la paix dans l’entreprise est compréhensible. Il ne doit pas pour autant constituer un prétexte pour lisser l’expression des opinions et des tendances dans la vie démocratique à la mine. De telles crispations produisent des tensions inutiles et sont préjudiciables au dialogue social. L’entreprise, ce n’est pas une caserne. Et même !
Cinglante leçon pour le CDP dans les Cascades
On y perd tout son latin quand on apprend qu’aux élections des membres du bureau du conseil régional des Cascades c’est un quidam dont le parti n’avait que deux conseillers qui s’est adjugé la présidence de la région devant le candidat du CDP qui jouissait pourtant d’un capital de 22 conseillers. C’est un cuisant désaveu des responsables CDP de la région dont le management désastreux en dit long sur leur amateurisme. Le CDP est victime de son propre système inique ou les vainqueurs deviennent des perdants. C’est quand même fort de café ! Doit-on plaindre le CDP pour autant ? Personne ne versera des larmes pour des gens dont la culture totalitaire fait des ravages. Malgré le nombre impressionnant des conseillers et de conseils municipaux qui lui sont acquis, il ignore les règles de loyauté qui obligent au respect de la victoire de ses adversaires fut-elle de courte tête. C’est ce parti qui a initié la culture de la corruption électorale qui gangrène actuellement toute la classe politique. Il faut croire que ses cuisantes déconvenues le ramèneront à une juste conception de la démocratie qui impose le respect absolu du choix des électeurs.
Des paillottes au CEG de Sapouy
Il est tout de même curieux que le premier établissement secondaire du chef de lieu de la province du Ziro soit aussi mal loti. Le voyageur qui entre à Sapouy par la nationale N 6 en venant de Ouagadougou qui ballade son regard vers la droite est accueilli par le spectacle de ces paillottes qui se dressent devant le bâtiment principal du CEG. Des élèves du secondaire qui prennent des cours dans trois paillottes qui servent de salles de classe. Quand on sait que Sapouy a déjà eu le bénéfice de trois grosses pluies, on imagine la peine des élèves et professeurs d’une capitale provinciale à seulement 100 km de Ouagadougou. On comprend le souci d’atteindre les objectifs du millénaire en matière d’éducation mais tout de même sans un minimum de confort pour les enfants, difficile d’atteindre l’objectif de qualité. Sapouy peut être vu comme un exemple anecdotique, mais la réalité est effarente au plan national. Il ne faut pas l’oublier !