Pr Stanislas Spero Adotevi a occupé des postes politiques et administratifs dans son pays dont ceux de ministre de l’Information en 1963, de la Culture entre 1965 et 1968. Auteur de l’ouvrage : « Négritude et Négrologues » paru en 1972, celui que le pays de Patrice Talon pleure aujourd’hui, a été un fonctionnaire international. C’est d’ailleurs cette œuvre qui lui a valu sa renommée, car il y a dénoncé le concept de négritude prôné par le président-poète sénégalais Léopold Sédar Senghor. Selon nos confrères de beninwebtv.com, là où Senghor évoquait « l’émotion nègre », Adotevi rétorquait avec véhémence que cela réduisait les Noirs à de simples êtres émotifs. Il a également publié en 1973 avec la maison d’édition Présence Africaine : « Nkrumah ou le rêve éveillé » puis en 1990, aux éditions Chaka, « De Gaulle et les Africains ».
Dans une interview exclusive accordée à L’Evénement en septembre 2019, Spéro Stanislas Adotevi avait évoqué son histoire avec le Burkina, ses rapports avec des hommes politiques tels que Valère Somé et Thomas Sankara. Il y était revenu sur son combat pour une Afrique indépendante culturellement, politiquement et économiquement, ses divergences avec Senghor sur la Négritude et dénonce avec véhémence l’élite politique africaine actuelle, « de jeunes malfrats », selon lui, drapés du manteau de « technocrates ».
En tant que philosophe, il a enseigné la matière à l’université Paris VII et a dirigé l’Université des Mutants de Gorée au Sénégal. En 1981, Pr Adotevi, a été représentant de l’UNICEF en Haute Volta (actuel Burkina Faso) et plus tard (1987), il en est devenu le Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Etablit au Burkina depuis lors, Il avait acquis la nationalité burkinabè. Il a tiré sa révérence, à l’âge de 90 ans à Ouagadougou.
Minata DABIRE