La Trésorière de l’ambassade du Burkina au Canada Madame Tapsoba Lagware Pulchérie a de bonnes raisons de se demander s’il existe une once d’humanité dans le cœur de ceux qui ont en charge la gestion de la diplomatie burkinabè ? Sous l’instigation des plus hautes autorités du ministère des Affaires étrangères, elle a été priée de cesser ses fonctions et de rentrer au pays le 13 juillet 2022 alors qu’elle était encore bien loin d’avoir épuisé les cinq ans, minimum de séjour que la pratique avait consacré.
Sur ce point, il n’y a pas lieu de s’attarder. Ce qui pose en revanche problème, c’est l’acharnement disons-le maladif à la voir quitter le Canada illico presto sans aucun respect des règles de procédure. La règle veut en effet qu’en matière de rappel, surtout quand il s’agit d’un responsable de la chancellerie, il y ait nomination d’un remplaçant et qu’ensuite entre les deux il y ait passation de charges sanctionnée par un certificat de cessation de service.
Qu’est-ce que madame Tapsoba a bien pu commettre de si grave pour que sa tutelle insiste à ce qu’elle soit expulsée, elle et sa fille Maguy (qui prépare son bac,) sans délai et sans la moindre prise en compte de ses intérêts sociaux et moraux ? Comme il fallait s’y attendre dame Pulchérie Tapsoba a attaqué la décision de rappel et s’est employé à expliquer les dessous de son expulsion. Etant chargée de veiller à la bonne tenue des finances de l’ambassade, madame Tapsoba ne passe pas par quatre chemins pour relever les pratiques irrégulières dont se serait rendue coupable la chargée d’affaires madame Sévérine Bationo/Kanssono.
Ce qui a amené le Conseil d’Etat à prendre une mesure conservatoire qui a consisté à geler la mesure de nomination d’un nouveau Trésorier. La chargée d’affaire se refusant à travailler avec Mme Tapsoba, a dû recourir à des artifices comme la nomination d’un comptable intérimaire sur décision du ministre en charge des finances en date du 24 mars 2023 qui stipule que le comptable intérimaire et Madame Tapsoba Pulchérie sont chargés de la gestion comptable et financière de l’ambassade jusqu’à la nomination et la prise de service du nouveau Trésorier titulaire.
Il faut aussi noter qu’un procès-verbal de constat d’huissier a révélé un emploi fictif au profit d’un certain Brahima Savadogo en qualité de garçon de ménage permanent alors même que ce dernier officiait comme enseignant permanent à l’université Norbert Zongo de Koudougou. Alors serait-ce donc en raison des casseroles révélées ou qui pourraient l’être que madame Tapsoba est l’objet d’une telle maltraitance, sous les yeux complices du gouvernement de son pays ?
Aux dernières nouvelles, Mme Tapsoba a reçu dans la nuit du 20 avril 2023 par mail trois billets d’avion pour elle et ses deux enfants, avec injonction de quitter le Canada le 26 avril 2023.
