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Année scolaire 2023-2024 dans la Tapoa : Les élèves veulent aller à l’école

L’année scolaire 2023-2024 a débuté le 02 octobre 2023 au Burkina. Pendant que certains s’attèlent déjà aux premières évaluations de l’année, les élèves de la Tapoa, région de l’Est, sont toujours dans l'incertitude et ne savent pas à quel saint se vouer. Ils ont battu le pavé le 18 octobre 2023 pour lancer un appel à l’Etat afin de retrouver les salles de classe tout comme les autres enfants du pays.

Départs massifs d’autorités et d’enseignants de la localité, enlèvements et assassinats d’acteurs de l’éducation, sont entre autres ce que vivent les élèves de la Tapoa, dans la région de l’Est du pays. Au cours de l’année scolaire 2021-2022, le départ massif des autorités et des acteurs de l’éducation a porté un coup dur à l’éducation dans cette province, même si certains se sont donnés des moyens pour sauver ce qui restait de l’année. Si des prouesses dans la mesure de permettre à tous les élèves de reprendre le chemin de l’école ont été annoncées par le gouvernement en début d’année scolaire avec notamment la réouverture d’écoles, beaucoup reste encore à faire. En effet, le gouvernement a indiqué la réouverture de 539 établissements qui ont permis de réintégrer 186 142 élèves et la réinscription de 277 501 élèves déplacés internes dans des structures d’accueil. La réalité est tout autre pour les élèves de la région de l’Est.

Selon une source sur place, l’année scolaire 2023-2024 se prépare assez difficilement. Sur 282 établissements du post primaire et secondaire, seulement 126 pourraient être fonctionnels et 156 non fonctionnels. Au niveau du primaire, on note 414 établissements fonctionnels, contre 806 non fonctionnels, avec aussi beaucoup d’incertitudes par endroits. Dans certaines provinces, telles que la Komondjari, la Kompienga, c’est toujours l’incertitude. Au post primaire, il y a une tentative de réouverture de 08 établissements. Cependant, la plus grosse difficulté selon nos informations, c’est comment convoyer les acteurs dans ces localités.

A en croire les élèves, en mi-septembre 2023, des enseignants ne voulant pas abandonner la province, ont pris l’engagement de faire le déplacement à Fada. Pour cela, il fallait se faire héliporter à Diapaga et Kantchari. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire. « L’autorité n’a fourni aucun effort pour les accompagner dans ce sens » dénoncent les élèves. En plus des enseignants et autorités, de nouveaux bacheliers sont toujours bloqués à Diapaga et à Kantchari, alors que les cours ont déjà débuté à l’université dans certaines facultés. Selon nos informations, aucun chef-lieu de province dans cette région n’est accessible par la route. « Même pour aller à Yamba, Namoungou, Nagré, à une trentaine de kilomètres, il faut un convoi militaire » nous confie une source sur place.

La région du Sahel fait elle aussi face à cette situation. Des professeurs d’établissement sont bloqués à Dori, en attente d’un convoi ou hélicoptère pour rejoindre Sebba. Finalement, les enseignants ont été héliportés le 23 octobre dernier dans le chef-lieu de la province. Les cours devraient pouvoir reprendre dans les jours à venir à Sebba. Dans le Yagha par exemple, les cours n’ont pas repris. Il en est de même pour  Mansila, Tankougounadie, Titabe, où il n’y a plus cours depuis deux ans maintenant. « À Solhan, il y a eu une rentrée, mais c’est avec les enseignants communautaires, c’est à dire les fils de Solhan qui ne sont pas des enseignants recrutés par l’Etat » confie notre source. Selon ses dires, seule Solhan a pu faire une rentrée scolaire pour le moment dans la province.

L’éducation étant un droit pour tous les enfants du Burkina Faso, les élèves de la Tapoa, dans leur déclaration, exigent que l’Etat mette tout en œuvre pour le retour des autorités et des enseignants le plus tôt possible, ainsi que de faciliter le déplacement de leurs camarades à Kantchari et Diapaga pour poursuivre leurs études. Si cela n’est pas fait, « il n’y aura pas des examens spéciaux pour nous » déclarent-ils.

Par ailleurs, comme pour donner de la voix à l’appel des élèves, les populations de la localité étaient dans les rues le 21 octobre 2023, pour une marche-meeting. Objectif : interpeller l’Etat sur la situation sécuritaire dans la Tapoa, le retour de ses autorités administratives, l’envoie de convois humanitaire et bien d’autres.

Encadré

Les autres nouvelles du front

La police nationale enterre ses morts. L’attaque du Groupement des unités mobiles d’intervention (GUMI) basé à Yamba a eu lieu le 11 octobre 2023 aux environs de 5heures a fait au moins 25 flics tombés les armes à la main. Une attaque qui a entrainé la levée du poste qui a demandé un renfort. Ce départ du GUMI dans la commune rurale de Yamba a été suivi par celui de la population. Elle s’est installée à Fada N’Gourma. Le 15 octobre, un GUMIbasé à Tikaré, dans le Centre-Nord, a subi une attaque terroriste qui a fait, selon le bilan provisoire, deux éléments tombés et des blessés. Les VDP de Rouko, toujours dans le Centre-Nord, ont quant à eux, réussi à repousser une attaque qui visait cette localité courant la même période. A Banega dans le Sanguié, région du Centre-Ouest, ce sont des enseignants qui ont été pris pour cible le 18 octobre, par les obscurantistes, alors qu’ils venaient de finir une rencontre. Selon nos sources, huit personnes dont le directeur de l’école de Banega Philippe Belem, ont perdu la vie au cours de cette attaque.

IB

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